Marauder's time - Génération perdue II
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 Le monde est cruel, le monde est méchant [Lily]

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Pauline Delain

Pauline Delain


Nombre de messages : 13
Date d'inscription : 21/10/2008

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Le monde est cruel, le monde est méchant [Lily] Empty
MessageSujet: Le monde est cruel, le monde est méchant [Lily]   Le monde est cruel, le monde est méchant [Lily] EmptyLun 13 Avr - 18:42

Pauline renifla une fois encore. Son cours avec le professeur Slughorn avait été désastreux, elle s'était fait passer un sacré savon, et pour rien arranger, elle avait la larme facile. C'est donc en pleine crise de larmes qu'elle avait quitté le cachot, sous les rires moqueurs de certains élèves. L'incident remontait à deux heures à peine.

C'était en cours de Potions, donc. Déjà, Pauline n’aimait pas vraiment ces cours de cuisine où on y apprenait à faire des soupes toutes plus bizarres les unes que les autres et totalement immangeables. Qui oserait se nourrir d’eau où se mélangeaient des feuilles et des poudres pestilentielles ? Une maternelle, peut-être, et encore, les salades qu’elle faisait à la maternelle, avec de l’herbe et de la terre, elle ne les mangeait pas non plus.

Mais aujourd’hui, le professeur dont elle ne connaissait même pas le nom pour tout avouer, leur avait annoncé qu’ils allaient passer un cap dans l’étude des potions, et inclure dans ces dernières des ingrédients animaliers, une première pour eux qui leur ouvrait la voie à de nouvelles expériences magiques toutes plus fabuleuses les unes que les autres. Oui mais voilà. Miss Delain, jusque là passive et à demi endormie, avait brusquement relevé la tête, son cœur s’emballant sous l’effet des paroles du prof. Des animaux ? Avait-elle bien entendu ? Ces internes fous allaient maintenant cuisiner avec des chatons et des éléphants ?

Non, ils commençaient par des scarabées… vivants. Lorsque le petit insecte fut déposé sur sa table, Pauline le regarda sans réagir. L’animal paniqué, comme si il se doutait que sa vie prendrait bientôt fin, courut sur la table en bois, se heurta à la main de la fillette qu’il escalada sans se poser de questions. A la table voisine, deux garçons rigolaient, chacun tenant son scarabée entre le pouce et l’index, le pauvre insecte battant l’air de ses pattes, inutilement. Alors Pauline se leva, sa chaise basculant dans le vide et heurtant le sol de pierre dans un grand fracas. Elle entreprit de courir de table en table pour sauver chaque scarabée, volant la trousse d’Amanda au passage pour les y loger, sous les cris d’effroi (elle avait l’air possédée) d’étonnement (on ne s’habituait jamais vraiment à l’étendue de sa folie) de protestation (les deux guignols s’étaient retrouvé la main en l’air, tenant du vide) et les rires de certains. Ce fut cependant la voix professorale qui domina ce brusque vacarme.


- MISS DELAIN ! tonna Mr Slughorn.

Pauline, arrivée alors à la deuxième rangée elle qui s’était assise dans le fond de la classe, releva vers lui un regard coupable et déprimé. Elle ne savait jamais vraiment à quoi s’attendre avec lui. Parfois, il éclatait d’un rire tonitruant lorsqu’elle posait des questions et elle avait même déjà reçu de sa part une lettre, une invitation ou elle ne savait quoi, mais comme elle n’y avait pas compris grand-chose elle n’y était pas allée, il appréciait visiblement son originalité et sa façon très personnelle d’interpréter la magie. Mais il arrivait aussi qu’elle subisse des retenues et des avertissements à répétition, car beaucoup de ses cours étaient interrompus, soit par des actes de ce genre, soit par une non participation au travail ou encore par un bavardage incessant. Pauline n’avait pas besoin de voisin pour parler, elle se suffisait à elle-même. Aujourd’hui semblait être un jour maudit, alors, car il paraissait en colère.


A la manière de son père, il mit ses poings sur ses hanches et lui fit les gros yeux, son pied battant la mesure sur le sol. Il attendait visiblement une explication. Oui, les mots avaient depuis longtemps cessé de sortir de sa bouche, il était inutile de parler pour rien, à chaque cours elle avait à se justifier pour une chose ou une autre. Sûr que les profs ne l’oublieraient pas de sitôt, la petite !

- Professeur, je… je ne veux pas qu’on tue des animaux. Avoua t-elle, la voix déjà tremblante.

- Vous m’en voyez désolé, mais les animaux entre dans la composition des potions, et ce pour les six prochaines années à venir mademoiselle ! Ils sont d’une importance capitale, et sans eux, certaines des potions les plus révolutionnaires, comme le Polynectar, incluant de la peau de serpent, des sangsues et autres ou l’Aigise-Méninges, à base de bile de tatou et de scarabées pilés, ne seraient jamais nées ! Vous allez me faire le plaisir de rendre à chacun de vos camarade son insecte avant de reprendre votre place !

- Mais…

- Cela n'implique aucune protestation !

Pauline, serrant les bords de la trousse grouillante dans ses mains, dévisagea l’ensemble de la classe. Certains paraissaient peinés pour elle, d’autres impatients qu’elle obéisse. Thomas, là-bas au fond, avait ce regard typique du « je suis convaincu qu’elle n’écoutera pas ». Elle abaissa ses yeux bleus remplis de larmes sur ses nouveaux amis, qui avaient cessé de courir partout et marchaient tranquillement dans l’étendue des plumes qui composaient la trousse. Et Pauline trancha. Sans un regard pour le professeur, elle fit demi-tour et fonça vers la porte de classe. Slughorn lui criait déjà après, la menaçant d’une retenue, une de plus, mais Pauline arrivait déjà vers la porte : elle attrapa la poignée, tourna et… et rien ! Avec un gémissement, elle tira et tira encore sur la poignée. Ah oui, c’est vrai, ce cachot avait la fâcheuse manie d’enfermer ses occupants en son sein. Alors Pauline éclata en sanglots et laissa piteusement retomber sa main, qui tenait la trousse, le long de son bras pendant que sa jumelle cachait ses yeux. Le professeur dont la colère était retombée (il était toujours sensible à ses larmes) lui posa gentiment une main sur l’épaule, reprenant la trousse d’Amanda et autorisant Pauline à sortir prendre l’air quelques minutes.

- Quand tu reviendras, je veux que toi et moi nous ayons une petite conversation.

Toujours en pleurant, elle hocha la tête : il la dispensait de cours pour aujourd’hui, c’était toujours ça. Elle s’était donc rendue dans le parc, son chagrin conduisait ses pas, et se tenait à présent debout, là, au milieu de l’herbe, prenant conscience encore une fois de l’horreur de cet endroit et de ses occupants. Elle avait toujours protégé les moindres petites bestioles qu’elle avait pu rencontrer dans sa courte vie et voilà qu’ici ils les faisaient bouillir ! Ce fut après cette pensée, quand un nouveau gémissement s’échappa de ses lèvres, que Pauline entendit son nom. Elle se retourna, et ses yeux embués décelèrent une grande fille, aux cheveux auburn. Elle s’essuya les yeux, et son regard tomba sur le blason de Gryffondor, juste au dessus d’un badge en or orné d’un magistral « P ». Ah, c’était elle, la fille aux yeux de martien…
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