A l'infirmerie...

Enfin ils restèrent dans l’infirmerie, Lucie eut à peine le temps d’arriver jusqu'à un lit qu’elle s’écroula dessus. Son corps n’était que douleur et l’infirmière vint au prés d’elle après que le Serpentard l’ai appelé. Au début vu la tête que faisait la Serdaigle, et le sang sur sa joue, elle se précipita sur elle. Puis l’ayant examiné, elle se permit un soupire, presque d’exaspération.

« Lucie qu’est-ce que tu as encore fais pour te retrouver dans cet état ? »

La Serdaigle lui fit un sourire timide, presque d’excuse, et ce fut Mickael qui prit la parole pour expliquer qu’elle était tombée dans le lac et s’était cognée à des rochers. Ce n’était pas totalement faux, mise a part le fait qu’elle s’était presque laisser tomber dans le lac et que les rochers s’appelaient Mickael, mais sinon c’était la vérité ! Lucie poussa un soupire, elle s’en voulait que le serpentard ai assisté a une telle faiblesse de sa part, et il restait assis a côté d’elle, a la regarder comme ci de rien était.

L’infirmière conseilla à la jeune fille de rester une nuit en observation, pour ne prendre aucun risque. Apres avoir soigné sa blessure au bras, qui laissa une fine ligne blanche, au moins elle aurait un souvenir, elle lui mit un large sparadrap blanc dessus. Puis elle lui donna une potion, qu’elle devait prendre avant de dormir, et une autre pour la fièvre. L’infirmière toucha son front brulant, et posa dessus une serviette humide qu’elle fit apparaître grâce à un sort, puis d’un tour de baguette, Lucie se retrouva en chemise de nuit d’hôpital, et ses vêtements sur une chaise au loin. Le tissu humide lui faisait du bien, mais ne semblait pas calmer les douleurs qu’elle ressentait un peu partout dans son corps.

L’infirmière sembla comprendre, et lui adressa un doux sourire. Plusieurs fois elle avait du intervenir pour sortir Lucie de sales draps. La jeune fille ne comptait même plus le nombre de fois où elle était venue à l’infirmerie, en sang. Mais les deux fois que l’infirmière et elle-même n’oublieront sans doute jamais, fut quand elle avait 16 ans et au début de ses 17 ans. Le soir ou elle avait abandonné son fils et s’était fait entaillé le ventre par un monstre qui se trouvait être le père de son enfant, elle n’avait pas voulu aller a l’infirmerie, elle s’était contenter de retourner dans la tour des Serdaigle, le ventre en sang. C’est le lendemain matin qu’une élève était allé chercher l’infirmière d’urgence, Lucie avait perdu connaissance suite a la perte de sang importante, mais s’en était sortit avec pareil, une fine ligne blanche au niveau de l’abdomen. La deuxième fois fut quand Lucie était tombée dans le coma pendant 3 semaines, suite à un traumatisme crânien. Personne ne savait ce qu’il s’était passé, apparemment un groupe d’élève de 7ème année l’avait retrouvé inconsciente dans la rue sous la pluie, la tête en sang, ils l’avaient donc ramené a l’infirmerie. Mme Santoss s’en souviendrait surement toute sa vie, jamais elle n’avait rencontré une élève qui s’attirait autant d’ennui, mise a part le jeune homme assis a côté d’elle.

Lucie tourna son visage vers le Serpentard qui venait de lui poser une question, il semblait soulagé lui aussi d’être enfin a l’infirmerie, quand Lucie parla, se n’était qu’un murmure, trop fatiguer pour élever plus la voix.

« Peut mieux faire, mais ça va. Encore merci… »

L’infirmière entreprit alors de nettoyer sa main et sa joue couverte de sang, quand la porte de l’infirmerie s’ouvrit.

[ Ha. C'est à mon tour. ^^ ]

Comme toujours à l'approche de la pleine Lune, Remus ne se sentait pas bien. Et comme à chaque fois, il venait chercher une potion histoire de le remettre sur pied. Et le soir, une bonne Potion de Sommeil, étant donné qu'il dormait moins bien. Il avait laissé les Maraudeurs dans la salle Commune. Après tout, il savait se déplacer seul. Encore.

Il poussa la porte de l'infirmerie, redoutant déjà les questions de l'infirmière. Il referma la porte doucement, pour ne pas déranger les patients si il y en avait.
En général, l'infirmière arrivait directement, lui sautant presque au cou pour lui demander si il allait mieux, ou pas. Mais là...Elle ne semblait pas l'avoir entendu arriver.

* Etrange. *

Soit elle avait oublié, soit il devait y avoir un patient qui demandait plus d'attention.

Remus avança de quelques pas dans la salle, ses pas résonnant sinistrement dans la pièce. Il eut un frisson. Ce qu'il p ouvait détester cette pièce. Broouuuh...

Là, il vit l'infirmère, Mme Santos, penchée sur quelqu'un, allongé dans un lit. Et le jeune loup reconnut, assis à côté du lit, Ophucius. Mickaël Ophucius, Serpentard. Bah, jusque là, c'était normal. Enfin, normal. Le garçon avait le droit de se trouver à l'infirmerie. Mais ce qui dérangeait Remus, c'était que la personne allongée sur le lit était Lucie. Et que Lucie se trouvait en compagnie d'Ophucius. Et vice-versa.

Sourcils froncés, il s'approcha du lit, les mains dans les poches. Il se fit immédiatement rembarder par l'infirmière. Mais il n'en tint pas compte.

"- Que fais-tu là, Lucie?" demanda-t-il.

* En compagnie d'un Serpentard * pensa-t-il. Mais ça, il se garda bien de le dire. Il avait le regard dardé sur la jeune fille. Et il découvrit rapidement qu'elle était blessée.

Pour la deuxième fois, Mickael refuse les remerciements de Lucie, jugeant qu’ils n’étaient pas nécessaires. Il l’avait juste empêché de se noyer volontairement dans le lac, normal quoi, pourquoi le remercier ? La jeune fille esquissa un sourire, puis grimaça quand une douleur lui fendit le thorax. L’infirmière fronça les sourcils. Un bruit de porte se fit entendre, suivit de pas qui se dirigeait vers eux. Mme Santos n’en tint pas compte, et fit apparaître une potion rose pâle devant elle, peut la tendit a la Serdaigle en lui disant que c’était pour ses douleurs musculaires ou autre. Lucie prit le flacon, le regarda, et avala le liquide qui avait un goût âpre. Mais elle l’avala de travers et manqua de s’étrangler quand elle vit qui était l’inconnu, et en entendant sa question. L’infirmière du se précipiter vers elle et tapota doucement dans son dos. La douleur ne se fit pas attendre. Mais une fois le liquide, elle se rallongea et Mme Santos regarda Remus Lupin d’un regard sévère.

Lucie tourna son regard émeraude vers Mickael dans une demande d’aide muette, Remus Lupin se trouvait devant elle ! Son petit ami Remus Lupin se trouvait devant elle alors qu’elle avait un énorme sparadrap sur le bras, un tissu humide sur le front, les cheveux mouillé, du sang sur l’une de ses mains et sur la joue, mais surtout une tête à faire peur ! N’importe quel débile verrait qu’elle venait de traverser une passe difficile, et les traces de larmes séchés sur ses joues devenues blanches d’un coup. Elle allait vomir, c’est sur elle allait vomir. Lucie se mordit la lèvre inférieur tentant de contrôler son estomac qui maintenant ne désirait qu’une chose, faire sortir le peu d’aliments qu’il conservait, bonjours l’image !

La jeune fille tenta de respirer calmement, mais son regard ne faisait que glisser sur Remus, puis Mickael, Remus puis Mickael…elle se rendit compte que le Gryffondor avait autant bonne mine qu’elle, ses cernes étaient accentuées et son teint presque jaune, comme ci il était malade, pourtant ce n’était pas lui qui se trouvait dans un lit d’hôpital ! Beurk elle détestait cette endroit, Lucie tenta de sourire au garçon, mais ce sourire n’apporta aucun éclat a son visage, il ne toucha même pas ses beaux yeux verts.

« Je…hum…je suis… »

« Miss Wander est tombée dans le lac »

Mme Santos était venue à sa rescousse. Sainte Santos que Merlin vous bénisse ! Mais au lieu d’approuver l’infirmière, la jeune fille détourna le regard vers la fenêtre. Bizarrement elle n’aimait pas lui mentir, elle avait envie de lui crier qu’elle venait de tenter de se supprimer et que Mickael l’en avait empêché, mais les mots restèrent bloqués dans sa gorge et elle déglutit, elle sentait de nouveau cette douleur lui vriller la poitrine et s’écraser sur son cœur.

Il regarda la main du Serpentard, un sourcil levé.

"Salut, je suis Mickaël Ophucius."

"- Je sais."Il serra la main du garçon. Mieux ne valait pas faire éclater un conflit maintenant. "- Lupin." ajouta Remus.

Ok pour éviter les conflits, mais c'est pas maintenant qu'ils allaient devenir copains-copains.

Remus regarda attentivement Lucie, qui s'obstinait à regarder par la fenêtre.

"- Tombée dans le lac." dit-il d'une voix neutre. Il regarda tour à tour l'infirmière, Mickaël et Lucie.

Puis, il s'approcha un peu plus du lit, le contourna pour se postionner de l'autre côté du lit, et posa doucement sa main sur celle de Lucie.
Il parvint à capter le regard de la jeune fille. Et il fronça encore plus les sourcils lorsqu'il rencontra les yeux verts de Lucie. Que lui cachait-elle?

"- Lucie..." murmura Remus.

Oui. Lucie quoi? Et bien...En fait, Remus ne savait pas par où commencer. Il la regarda longtemps, sans rien dire. Puis, il eut une idée. Car, il savait déjà que Lucie ne lui dirait pas tout.

"- Il s'est passé quoi, au juste?" demanda Lupin à Mickaël.

Lucie déglutit difficilement, et fut soulagé de voir que Mickael faisait un effort pour être amical, elle n’aurait pas eut la force de crier pour s’éparer les deux garçons. En revanche la réaction de Remus la surprit, depuis quand était il aussi froid ? Surement parce qu’il avait à faire a un serpentard mais tout de même ! La jeune fille n’eut pas le courage de le regarder et continua de fixer la fenêtre d’in air absent.

Son souffle se coupa quand elle entendit les pas du jeune homme se rapprocher d’elle, l’infirmière ne tenta même pas de s’interposer cette fois ci. Le Gryffondor s’approcha d’elle et posa sa main sur la sienne. La main de la jeune fille était gelée et couverte de sang, elle ne voulait pas qu’il touche une main souillée comme la sienne ! Mais elle n’eut pas le cœur de la retirer, serrant juste son poing. Le regard doré du garçon accrocha ses yeux verts malgré elle, et il la regarda intensément, comme ci il cherchait à lire en elle. Remus n’était pas dupe et elle savait qu’il ne goberait pas l’histoire d’être tombé par accident dans le lac.

La manière dont il dit son prénom accentua la douleur dans sa poitrine, et elle ferma les yeux, puis les rouvrit en retenant son souffle. Au pris d’un réel effort elle détourna une nouvelle fois son regard, et le posa sur le serpentard, quand Remus lui posa la question, montrant qu’il ne gobait pas un seul mot de l’infirmière. Elle le supplia du regard pour lui faire comprendre qu’il ne devait rien dire, de toute manière elle savait qu’il ne dirait jamais rien, il est un de ses ami après tout, le seul peut être. Mais Remus était son petit ami et elle n’aimait pas lui mentir, mais comment pouvait-elle lui dire ? « Oui non en faite j’ai juste tenté de me suicider rien de grave ! Ça ? Au c’est rien, juste Mickael qui m’a fait ça pour me faire reprendre mes esprits ! », Non ce n’était pas possible.

Puis une douleur plus violent la pris au niveau de la jambe droite, qui lui fit pousser un gémissement de douleur et fermer les yeux. L’infirmière fronça une nouvelle fois les sourcils, et souleva le drap blanc pour regarder. Une entaille a l’intérieur de son mollet s’était infectée, ils ne l’avaient même pas remarqué ! Lucie ne s’était même pas rendu compte qu’elle se fût blessée dans le lac, mais la douleur de sa jambe lui rappela maintenant. D’un tour de baguette l’infirmière la transforma en une ligne blanche et remis un sparadrap, Lucie poussa un soupire. Et murmura pour elle-même.

« Merlin, je vais être couverte de cicatrices… »

Ils avaient dû se passer le mot. Apparament, aucun des deux ne dirait quoique ce soit sur ce qu'il s'était passé. Très bien. Dans ce cas...

Remus fourra ses mains dans les poches. Il regarda le poing fermé de Lucie. Et il ferma un instant ses yeux. Décidement, il ne comprendrait jamais les filles.

En tout cas, il resta silencieux. Que pouvait-il dire? Lucie semblait ne rien vouloir dire, et le Serpentard ici présent semblait être du côte de la jeune fille. Il n'était pas l'heure de chercher à savoir, semblerait-il.
Tant pis. Il découvrirait le pourquoi du comment plus tard, parole de Remus Lupin.

En fait, si il ne disait plus rien, c'était parce qu'il se souvenait parfaitement d'une conversation entre eux. Celle là même où il lui demandait de ne pas chercher à découvrir ses secrets. Et vice-versa. Et maintenant, il comprenait mieux pourquoi elle s'obstinait à se taire, et à le fuir du regard.

« Merlin, je vais être couverte de cicatrices… »

"Sa aurait put être pire, tu aurais put perdre ta jambe, on l'aurait alors remplacé par un morceau de bois."

"- Comme ça, on sera assorti, niveau cicatrices." murmura Lupin, bien qu'évidemment, il en possédait plus qu'elle, des cicatrices.

Il ne savait pas si il devait rire ou pas de la situation. Alors qu'il allait simplement chercher une potion pour lui à l'infirmerie, voilà qu'il y trouvait Lucie. A croire que la journée avait décidée d'être mauvaise, pour les deux.

Lucie vit Remus froncer les sourcils, elle l’entendit soupirer, apparemment il abandonnait pour le moment. La jeune fille soupira, tirant légèrement sur ses côtes. Mais elle n’apprécia pas le faite que garçon retire sa main, et mette ses mains dans ses poches. Lucie se sourit a elle-même, les deux jeunes hommes avaient la même position, et la même mine renfrogner, ce qu’elle trouva adorable, qu’elle fille ne voudrait pas avoir de beau garçons a son chevet parce qu’elle était plus ou moins malade ?! Mais la Serdaigle était quasiment sur que Remus ne lâcherait pas le morceau, et qu’il finirait par apprendre ce qui s’était vraiment passé près du lac avec Mickael, elle déglutit a cette simple pensée. Elle s’autorisa alors à regarder le Gryffondor qu’elle fuyait du regard depuis le début et lui sourit, pour lui faire sentir qu’elle allait bien du moins physiquement elle en donnait l’apparence. En faite non pas tout à fait.

L’infirmière sentit l’atmosphère électrique et s’approcha de Lucie avec un gant humide, elle prit son poing serrer sans faire bouger Remus, et lui ouvrit, bien que la jeune fille résista un instant, elle n’était pas sur que le Gryffondor ait vu le sang, et elle ne voulait pas qu’il le voit ! Mais Lucie se résigna et laissa Mme Santos nettoyer sa main, qu’elle reposa ensuite doucement sur le matelas, puis elle se pencha légèrement sur la jeune fille, et nettoya sa joue. La fraicheur fit du bien a ses joues brulantes, et l’infirmière du s’en rendre compte puisqu’elle alla remouiller le tissu placer sur son front. Les deux phrase que sortir les deux jeunes hommes étaient presque glauque, mais détendaient quand même l’atmosphère, et Lucie ferma les yeux dans un soupçon de rire. Puis tourna la tête vers le serpentard avec le plus beau sourire qu’elle était capable de faire pour le moment.

« J’aurais pu également perdre la vie et pas seulement la jambe…ça me fera un souvenir… »

Bien sur ce qu’elle disait était a double tranchant, déjà pour Remus ça constituait un nouvel indice et Lucie se mordit les joues quand elle s’en rendit compte, et pour la souvenir, elle savait que Mickael savait de quoi elle voulait parler, et de ce qu’il lui avait dit quand il lui avait entailler le bras. Lucie remis sa tête droite, et fixa le plafond. Merlin, qu’est ce qu’elle serait en train de faire maintenant s’ils n’étaient pas là ? Surement la même chose qu’elle avait tenté de faire des tas de fois, et qu’elle referait encore. Peut être que un jour elle y parviendra. L’infirmière nous regarda d’un air sévère.

« Miss Wander a besoin de se reposer ! »

La jeune fille en question, leva brusquement la tête, lui arrachant une nouvelle grimace. Non, elle ne voulait pas qu’ils s’en aillent ! Surtout pas maintenant !

« Je n’ai pas sommeil ! »

« Mais vous devez vous reposer ! »

« Si j’accepte de me reposer, ils peuvent rester ? »

Elle sembla sonder la blondinette, d’un regard soupçonneux, et regarda les deux garçons. Puis préféra se résigner plutôt que d’aggraver l’état de la Serdaigle.

« Très bien. Mais aucune bagarre dans mon infirmerie ! »

Lucie lui fit un grand sourire, et se recoucha doucement, un sourire satisfait accroché aux lèvres.

"Rémus, soit gentil avec Lucie, elle n'est pas en état de répondre a tes questions soit patient."

Lupin leva un sourcil, dans le genre "tu-me-prends-pour-un-con?" et le regarda partir. Une chose était sûre, le jour où Lucie souffrirait à cause de lui, Remus avait tout intêret à assurer ses arrières, si il voulait vivre encore longtemps.

Mais l'heure n'était pas à ça. Non. Pas du tout même.

Après que le Serpentard soit parti, et que l'infirmière pesta contre le Gryffondor, le silence s'installa entre Lucie et Remus, dans l'infirmerie.

Il regardait la jeune fille, fronçant les sourcils à chaque fois qu'il découvrait quelque chose qui ne lui plaisait pas. Comme par exemple le fait que l'infirmière avait nettoyé le sang seché. Quand on tombe dans le lac, saigne-t-on autant? A moins d'être très peu doué, il semblerait que non. Enfin, Remus n'était jamais tombé à proprement dit dans le lac, vu que la plupart du temps, il s'y rendait tout seul, sans avoir à tomber dedans.
Mais cela ne servait à rien de savoir la vraie raison de la présence de Lucie ici. Du moins pour l'instant.

"- Si tu es trop fatiguée, je peux retourner. Je...ne comptais pas rester longtemps à l'infirmerie, à vrai dire."

" Avant que je te croises, allongée sur un lit." pensa-t-il amérement.

Lucie répondit par un sourire a la première phrase du serpentard qui voulait dire en sous titré « te suicide pas tant que je ne suis pas dans les parages » ! Puis une boule se forma au niveau, quand il s’en alla. La phrase qu’il lança à Remus ne la fit pas vraiment réagir, mais son regard, lui fit froid dans le dos. Elle espérait que jamais elle aurait à séparer les deux garçons, elle voulait qu’il reste, mais ses mots se bloquèrent dans sa gorge, il ne valait mieux pas accroitre les soupçons du Gryffondor. Quand la porte se fut refermée, un silence pesant s’installa, confirmant les intuitions de la jeune fille sur le faite qu’il n’avait pas abandonné la partie. L’infirmière pesta une nouvelle fois contre lui en lui demandant de faire comme son ami et de partir, le terme « ami » était malheureusement très mal choisit pour l’occasion.

La Serdaigle lança un regard noir a Mme Santos qui le soutint sans gêne, puis elle soupira résigner, et s’en alla derrière un rideau blanc pour les laisser seuls. Finalement sa présence lui manquait, restée seule avec Remus la rendait mal à l’aise vu qu’il ne savait pas ce qui s’était passé. Avec un effort surhumain, elle le regarda droit dans les yeux, tentant de cacher le conflit d’émotion qui la rongeait. Son visage était froid, et il continuait de la fixer d’une manière insistante. Ça se voyait tant que ça qu’elle mentait ou quoi ? Elle avait été la meilleure dans cette catégorie pourtant ! Mais cette fois ci la jeune fille soutint son regard doré. Et elle fit un effort pour lui sourire gentiment.

Mais la phrase que sortit Remus l’effaça vite et elle se referma une fois de plus comme une huitre. Très bien il voulait partir, soit, elle n’en mourrait pas ! Ou du moins juste un peu…quelle menteuse extraordinaire n’est-ce pas ? Bizarrement elle ne voulait pas rester seule maintenant, et bizarrement elle voulait que ce soit lui qui reste avec elle, mais apparemment lui n’en avait pas du tout envie. Lucie vit une autre potion de sommeil placé sur une petite table, surement la raison de son venu. Et bien qu’il prenne sa fichue potion et disparaisse, elle n’avait pas besoin de lui ! Après tout ce n’était qu’une question de temps pour qu’elle recommence, autant qu’il soit parti. Mauvaise réponse. Elle voulait qu’il reste, mais avait trop de fierté pour lui demander, de plus il ne semblait pas vouloir rester avec elle, surement parce qu’il découvrait petit à petit son vrai visage. Toujours le visage fermé, elle le détourna une fois de plus du garçon. Têtue en plus !

« Je l’ai déjà dit, je ne suis pas fatiguée. Mais si tu ne veux pas rester, vas y, je ne te retiens pas. »

Si reste ! Plutôt crever une nouvelle fois que de le supplier de rester, même si elle était dans le cirage et que des douleurs sans nom la faisait grimacer, elle gardait un peu de fierté mal placée.

Remus se figea sur place. Ce n'est pas possible! Qu'avait-il dit de travers, cette fois encore?

"- Je n'ai pas dis...Oh! Et puis zut hein! " s'exclama-t-il, furieux.

Il tourna les talons, marcha vers l'infirmière et faillit même l'agresser.

"- Je viens chercher ma potion."

Madame Santos se dirigea vers ses armoires, et en sorti une fiole avec un liquide couleur violet, qu'elle tendit ensuite à Remus. Ce dernier l'attrapa vivement, hocha la tête en signe de remerciement tandis qu'il fourrait la fiole dans sa poche, puis se dirigea vers la porte.

Et durant tout ce temps, à partir du moment où il avait tourné les talons jusqu'au moment où il s'approcha de la porte, il ne pensa qu'à Lucie, et à ce qu'il avait bien pu dire de travers. Sincérement, il allait devoir s'acheter un dictionnaire, ou un mode d'emploi parce que là, ça dépassait vraiment les bornes. Il avait juste dit qu'il ne comptait pas rester, parce qu'il ne savait pas qu'elle était là. Mais maintenant qu'elle était là, c'était différent.

La main sur la poignée, légérement tremblant et hésitant, Remus soupira. Puis, sans crier gare, il se retourna rapidement, et en quelques jambées, se retrouva près du lit où se trouvait Lucie.

"- Déjà, je n'ai pas dis que je ne voulais pas rester. Je ne savais tout simplement pas que tu étais à l'infirmerie." s'écria-t-il, tout en agitant son index sous le nez de la jeune fille. " Ensuite...Tu m'énerves!!"

Oh oui. Lucie Wander avait enervé Remus, mais cela n'empêcha pas ce dernier de se jeter sur les lèvres de la jeune fille. Il lui prit le visage entre ses mains, et l'embrassa. Derrière lui, il entendit vaguement le cri d'indignation de l'infirmière - qu'elle aille au diable! Ce n'était qu'un baiser -. Il aurait bien serrer la jeune fille dans ses bras, mais il se souvint qu'elle était affaiblie. Un peu à contre coeur, il se sépara enfin de Lucie, et la regarda, les prunelles brillantes et les lèvres rougies.

"- Et puis, je parie que tu ne m'aurais pas prévenu, que tu te trouvais à l'infirmerie. N'est ce pas?" demanda-t-il, avec une pointe d'inquiètude dans la voix.

Il replaca une mèche blonde derrière l'oreille de Lucie, et sourit doucement.

Lucie ne vit pas le Gryffondor, mais elle l’entendit clairement pester et avancer a grands pas vers l’infirmière pour lui demander une potion, puis sans crier gare, il se dirigea furieusement vers la porte d’entrée. Quand il attrapa la poignée, Lucie serra les dents, et retourna une nouvelle fois sa tête vers la fenêtre pour ne pas a avoir à endurer de le voir partir. Elle ferma les yeux et tendit l’oreille, seulement elle n’entendit pas la porte claquée, seulement des pas.

Elle fronça les sourcils et rouvrit ses grands yeux verts, et tomba nez à nez avec Remus Lupin qui semblait partagé entre la colère et une autre émotion que la jeune fille ne parvenait pas à cerner. Il pointa son doigt sur elle d’un air accusateur et la sermonna. Bizarrement cela fit sourire la jeune fille. Elle ne l’avait jamais vu énerver et c’était tout simplement adorable. Au loin Lucie vit l’infirmière qui pointa le bout de son nez pour vérifier que tout se passait bien. Mais son sourire s’effaça légèrement quand le Gryffondor lui dit clairement qu’elle l’énervait, en réalité elle ne savait pas si elle devait bien le prendre, ou mal. Ce qu’il fit par la suite la prit par surprise mais l’aida dans son choix.

Au début la serdaigle ne réagit pas quand le jeune homme prit son visage en coupe et posa presque durement ses lèvres sur les siennes. Elle garda les yeux ouverts par la surprise, et ne répondit pas au baiser, les mains toujours posé sur le matelas blanc. Il avait été tellement vite qu’elle ne l’avait pas vu venir ! Mais quand elle prit pleinement conscience de la situation et du soupir exaspérer de l’infirmière, elle ferma les yeux et savoura, en passant juste une main dans les cheveux du Gryffondor. Quand il se décolla, elle poussa un léger cri de mécontentement, et laissa sa main dans les cheveux de Remus.

La jeune fille lui fit un tendre sourire quand il prononça sa phrase, la légère inquiétude qui perçait dans sa voix ne lui échappa pas. Mais il marquait un point. Il n’y avait qu’a voir la façon dont elle avait réagit quand elle l’avait vu, elle ne l’aurait pas prévenu, et il le savait. Mais elle savait aussi que si Remus avait été à l’infirmerie autre que pour une simple potion de sommeil, il ne lui aurait pas non plus dit ! Mais elle se garda de lui faire remarquer.

« Bon d’accord tu marques un point. Mais je ne voyais pas vraiment l’utilité de te prévenir, je suis juste tombé dans le lac ! »

Mensonge a moitié vrai. Et puis elle ne voulait pas s’éterniser dans sa réponse, elle avait autre chose en tête pour le moment. Lucie passa un doigt frais sur les lèvres rougies du Gryffondor, elle lui fit un sourire en coin dont elle seule avait le secret, et l’attira une nouvelle fois à elle. On ne laisse pas Lucie Wander sur sa faim non mais ! Elle l’embrassa avec douceur, se retenant de ne pas être trop fougueuse pour ne pas le crisper, on ne sait jamais. Puis se décolla pour reprendre son souffle, mais garda seulement une légère distance entre son visage et celui de Remus.

« Et puis si je dois te prévenir chaque fois que je me fais un petit bobo, on ne va pas s’en sortir… »

Elle souffla cette phrase contre ses lèvres, et lui sourit. Mme Santos se racla la gorge non loin, et Lucie lui lança un regard noir, cette femme était adorable mais se mêlait toujours de la vie privée des gens ! L’infirmière du comprendre puisqu’elle secoua sa tête d’un air désapprobateur, et alla a l’arrière de l’infirmerie.

Il s'insurgea.

"- Tu ne voyais pas l'utilité de me prévenir? Evidemment. Il est totalement inutile de prévenir son copain. Même quand on tombe dans le lac. Surtout quand on tombe dans le lac." répliqua Remus, en secouant sa tête vivement.

Est-ce qu'elle se moquait de lui? Parce que là, franchement. C'était abusé. Il allait dire quelque chose d'autre, mais Lucie l'embrassa. Un nouveau raclement de la part de l'infirmière, et cette fois çi, Remus sourit. Pauvre Mme Santos... Hum hum.

« Et puis si je dois te prévenir chaque fois que je me fais un petit bobo, on ne va pas s’en sortir… »

"- C'est sûr. On ne s'en sortirai vraiment pas." railla-t-il gentiment. Il se pencha un peu plus, et franchement, vu la distance qui les séparaient, il ne dut pas se pencher beaucoup plus, et murmura:

"- Mais si tu veux, je veux bien jouer à l'infirmier. On gagnerait plus de temps...ou pas."

...
....
.....ATTENDEZ.
Remus venait-il vraiment de dire...ça? Nan mais parce que franchement...c'était...indécens. Corruption de la part des Maraudeurs. C'était évident, à force de les fréquenter...
Il sentit ses oreilles chauver, signe qu'il rougissait. Encore heureux qu'il avait soufflé cette dernière phrase, sinon Mme Santos serait sûrement tombée dans les pommes...

Bizarrement Lucie aimait entendre de la bouche de Remus qu’il était son petit ami, ça la faisait sourire. Et puis la façon d’ironiser du jeune homme n’était pas banal, elle imaginait clairement si dès le début elle lui avait dit la vérité et qu’il avait dit la même phrase. C’est sur quand on tente de se suicider, le petit ami est le dernier prévenu ! Le sourire de Lucie s’effaça complètement. Si elle lui disait, comment réagirait-il ? Il la traiterait de folle et s’en irait en claquant à porte, ou la prendrait-il dans ses bras en lui disant qu’elle n’avait pas le droit de mettre fin a ses jours ? Franchement là elle n’était prête à parier sur aucune des deux solutions.

Au moins il l’approuvait pour l’histoire des bobos ! Il ne fallait pas non plus que ça tombe dans le ridicule ! - Aïe je suis tombée ! Va chercher Remus je veux un bisou magique ! - non vraiment ce n’était pas possible… quand le jeune homme se pencha sur elle, de quelque centimètres vu la courte distance qui les séparait déjà, son regard avait changé, elle pouvait y lire…de la perversion ?! Hein ? Non pas possible, elle avait du se tromper. Seulement la phrase qu’il lui sortit, confirma ses doutes.

*HEIIIIIIIN ?!*

Intéressant. Seulement le Gryffondor du se rendre compte se ce qu’il venait de dire, et il rougit violemment jusqu’au oreille. Un sourire s’étira doucement sur les lèvres de la jeune fille, un sourire pervers, et ça aucune personne ne pouvait l’imaginer, il était bien là et planter sur ses jolies lèvres. Très intéressant. Vraiment. En l’espace de 5 minutes, la jeune fille avait découvert le jeune homme en colère et maintenant aguicheur, finalement ça lui plaisait ce changement de facette.
Elle effleura ses lèvres avec les siennes, et caressa ses joues devenu brulante suite à leur soudain rougissement. Elle murmura contre ses lèvres.

« Je ne suis pas sûr que l’on gagnera plus de temps, mais ce qui est sûr en revanche, c'est que tu es bien plus sexy que Mme Santos… »

Elle attrapa doucement sa lèvre inférieure, puis l’embrassa une nouvelle fois. Elle y prenait vraiment gout, un peu trop même. Mais se stoppa immédiatement le laissant sur sa faim. Elle le regarda le regard pétillant et un sourire aguicheur aux lèvres.

Il se décolla, la regarda, avec un sourcil en accent circonflexe et sourit.

"- Ah. C'est gentil tout ça, dis donc."

Il l'embrassa furtivement. Il se redressa, nota le sourire aguicheur de la jeune fille et secoua sa tête. Nan nan. Remus tira la chaise qui se trouvait à côté de la table de chevet et s'installa dessus. Mais pas comme on devrait s'installer sur une chaise. Nan. Mais plutôt dans le genre à l'aise, c'est-à-dire le dossier tourné vers la jeune fille. Il appuya ses bras sur le dossier et sourit.

Il ne savait plus quoi dire. Au fond de lui, il voulait savoir ce qu'il s'était réellement passé. Mais Remus n'avait pas envie de mettre la jeune fille mal à l'aise. Il se retint de soupirer, et passa une main dans ses cheveux.

Le silence régna dans l'infirmerie. Faite que Lucie dise quelque chose, pria Lupin intérieurement.

Lucie regarda avec un sourire amusé aux lèvres Remus s’asseoir sur une chaise en mode « cool ». C’est bien, gentil Remus. Au moins ça la changeait des abruti avec qui elle était sortit, eux ne se serait pas gêné pour lui sauter dessus dans l’infirmerie, qu’elle soit mal en point ou non. Pauvres types, si ils avaient sut ce qu’ils leur arriveraient par la suite, ils se seraient bien gardés de la fréquenter ! Le gryffondor continua de la fixer, comme depuis qu’il était arrivé a l »infirmerie, c’est-a-dire « je te laisse tranquille pour le moment, mais tu n’y échapperas pas. ». Ce qui était normal, Lucie se retrouvait dans un lit de l’infirmerie, amochés de partout, JUSTE en étant tombé dans un lac, sachant que pratiquement tout le monde sait nager a son âge, elle-même n’aurait jamais gobé cette histoire si Remus lui avait été a sa place.

Le silence s’installa une nouvelle fois, et Lucie soutint le regard doré du Gryffondor, puis soupira, résignée.

« Je sais parfaitement à quoi tu penses…mais je t’assures que si je pouvais te dire ce qui s’est réellement passé, je te le dirais sans hésiter. Seulement c’est trop…bizarre, et je ne veux pas que tu t’enfuis en hurlant. Alors je préfère ne rien dire pour l’instant. Tu m’en veux ? »

La serdaigle darda son regard émeraude sur le jeune homme, lui faisant une moue enfantine irrésistible et en lui prenant la main. Bon ok elle venait juste d’avouer que l’histoire du lac n’était pas totalement vraie, mais au moins elle ne lui mentait pas ! Une première pour la jeune fille, dont Remus devait avoir conscience.

« Hum…je ne suis pas vraiment habituée à me confier à quelqu’un, donc… »

Et puis elle était certaine que le jeune homme savait de quoi elle parlait. Lucie fut prise d’une nouvelle quinte de toux et tourna brusquement sa tête, mais serra la main de Remus. Les spasmes lui donnaient l’impression que ses côtes se déchiraient et qu’elle allait recracher du sang. Puis ça se calma. L’infirmière passa le bout de son nez, et Lucie lui fit un geste de la main pour lui dire que ça allait. La serdaigle retourna alors son visage halé vers le jeune homme et lui sourit.

Il pinça les lèvres, et regarda la jeune fille durant quelques instants, silencieux. Puis, après avoir fixé leurs mains entralacées, il murmura:

"- Je suis censé le prendre comment, Lucie? Avec le sourire et en fermant ma gueule?"

C'était une question sans réponse. Parce qu'il savait que la jeune fille ne dirait rien. Du moins, pour le moment. Après tout, ils avaient passé un accord. Et Remus soupira. Ils avaient passé un accord, et ils sortaient ensemble.

Il leva sa main libre, et ajouta avant que Lucie ne puisse riposter:

"- Ne réponds pas. Après tout, c'est moi qui avait demandé qu'on ne cherche pas nos secrets. Mais tout de même..."

Remus secoua sa tête, dans un air...désemparé. Il prit son visage entre ses deux mains, lâchant ainsi la main de Lucie, et ferma les yeux.
Oh, il n'en voulait pas à la jeune fille. Enfin, si. Un peu. Beaucoup, peut-être. Parce qu'il était évident qu'elle n'était pas uniquement tombée dans le lac. Il lui était arrivé autre chose. Quoi? Ca, peut-être qu'il ne le saurait jamais. Mais en tout cas, Remus sentait que la présence du Serpentard avait avoir avec quelque chose dans l'histoire. Mais tant que Lucie ne dirait rien, il pouvait toujours s'en inventer des histoires. Toutes les unes que les autre farfelues et inimaginables. Enfin, quelques unes étaient envisageables. Mais bon...Et puis, le très aimable et commode Ophucius lui avait demandé de ne pas ménager Lucie aujourd'hui, elle était épuisée. Et le garçon avait raison.

Il se redressa, esquissa un sourire, et prit la main qu'il avait lâché quelques instants plutôt dans le creux de la sienne. La main douce et fine de Lucie était encore froide, et le contact avec la sienne, chaude et grande, lui envoya un frisson.

"- Excuse moi, je suis un peu sur les nerfs, en ce moment."

" Ce n'est pas la période" pensa-t-il, amérement.

Lucie regarda le visage du jeune homme se fermer, phrase lui fit plier dangereusement les yeux. Mais elle savait qu’il n’attendait aucune réponse, elle se contenta de le regarder ses calmer. Mais quand elle ouvrit la bouche pour lui dire quelque chose, Remus la coupa et parla avant elle. Oui en effet c’est lui qui avait parlé des secrets, seulement elle avait accepté, ils s’étaient mis dans cette situation tout les deux. Le jeune homme lâcha sa main et prit sa tête entre ses mains, comme pour réfléchir. Elle ne broncha pas, et posa sa main sur son ventre, où elle sentait les effets secondaires de ses exploits de tout à l’heure.

Elle le laissa se reprendre, sans rien dire. On entendait juste leurs deux respirations, l’une irrégulière et l’autre étrangement saccadé et feutrés, surement la sienne vu qu’elle avait du mal à respirer. Quand il releva la tête il lui sourit, et lui reprit la main. Elle lui sourit a son tour et ne dit rien quand Remus lui dit qu’il était sur les nerfs. Tout le monde l’était en ce moment de toute façon. Seulement elle vit dans son regard qu’il lui en voulait, comme elle s’en voulait de ne rien lui dire, pourtant elle savait que s’ils n’arrivaient pas à dépasser cette crise, ils n’iraient pas loin. Lucie poussa un soupire résignée, et commença à se redresser, ignorant les déchirures aux niveaux de ses côtes. Elle remonta un peu plus dans son lit pour être en position assise, le dos appuyé sur le matelas relevé. Elle sortit ses jambes de sous le drap ou il faisait trop chaud, et se mis en tailleur. Puis elle regarda intensément Remus.

« Très bien. Si on n’arrive pas à dépasser cette phase, on n’arrivera à rien tout les deux, alors je te propose un compromis. J’accepte de te dire ce qui s’est passé, mais je t’interdis de me poser des questions, comme sur pourquoi je l’ai fais, ça marche ? »

Elle vit dans son regard qu’il acquiesça, et puis même si ce n’était pas le cas, maintenant qu’elle était lancée, elle ne pouvait plus reculer. Lucie lâcha sa main, et rejoignit ses deux mains fraiche entre ses jambes, ou elle les regarda fixement, elle prit une grande inspiration, et se lança en regardant ses jambe.

« Tout d’abord, je suis réellement tomber dans le lac, c’était un accident, du moins au début. Seulement je…n’ai pas essayé de…remonter à la surface, je me suis laissé couler…et c’est Mickael qui est venue me chercher. Voilà en gros c’est ça… »

Elle se mordit nerveusement la lèvre inférieur et se permit un regard inquiet vers Remus, elle avait tout dit très vite de peur de flancher, et elle ses ongles s’enfoncer dans ses paumes.

« Je ne te demande pas de dire quelque chose, je ne te demande même pas de chercher à comprendre ! Je te demande juste de…ne pas me juger s’il te plait. »

Elle baissa une nouvelle son regard émeraude vers ses mains, et fit ses phalanges devenir blanche tellement elle les serrait fort l’une contre l’autre.

« Voilà en gros c’est ça… »

Remus la regarda, muet. " Je me suis laissé couler..." Il frissonna. Le jeune homme scruta longuement Lucie, interdit, les mots bloqués dans sa gorge. L'incompréhension se peignait sur son visage aux traits tirés et fatigués. A cet instant précis, Lucie Wander parut aux yeux de Remus fragile, comme une poupée de porcelaine. Et soudain, il eut peur de faire tomber cette jolie poupée de son pied d'estale.

« Je ne te demande pas de dire quelque chose, je ne te demande même pas de chercher à comprendre ! Je te demande juste de…ne pas me juger s’il te plait. »

Il hocha la tête, en signe de consentement. De toute façon, que pouvait-il dire? Rien. Parce qu'il n'en était pas capable, les mots toujours coincés dans le fond de sa gorge. Et il savait que si il parlait, ces mots lui écorcheraient la bouche. Ses épaules s'affaisérent, et il se redressa. Il entendit vaguement ses jambes craquer au niveau des genoux. Il avait l'impression d'être aussi vieux que son arrière-grand-père.

Remus regarda Lucie, la tête légerement penchée sur le côté. Instinctivement, il avait fourré ses mains dans ses poches. Mais cette fois ci, il avait les poings serrés, surement aussi serrer que les mains de Lucie.

Il s'assit sur le lit, à côté de la jeune fille. Le matelas s'enfonça un peu, et il sentit le corps de la Serdaigle contre le sien. L'infirmière arriva directement, grondant Remus. Mais il s'en moquait. Et d'ailleurs, il le fit bien comprendre à Madame Santos, qui s'en alla, indignée du "comportement des jeunes de nos jours". Bien que l'heure n'était pas aux rires, un petit sourire se dessina sur son visage tandis qu'il regardait la dame s'en aller. Mais lorsqu'il reposa son regard sur Lucie, le peu de sourire s'en alla. D'une main, il prit le menton de sa camarade et tourna sa tête vers lui. Il l'embrassa. Et ce baiser se passa de tout commentaires, de tout mots. Car Remus avait compris. Ou du moins, il pensait savoir.

Lucie n’osa pas parler, et le silence insupportable pesait sur eux deux. Elle se sentait suffoquer maintenant, pourquoi lui avait elle dit ?! Il allait la prendre pour une folle suicidaire que la vie n’intéresse plus. La jeune fille garda ses yeux river sur ses mains, et elle l’entendit se lever, doucement, comme ci il était sur le choc. Elle ferma douloureusement les yeux et attendit de l’entendre s’éloigner, au lieu de ça elle sentit quelque chose s’asseoir à côté d’elle, enfonçant le matelas mou de l’infirmerie et la faisant légèrement penché vers le corps étranger. La Serdaigle rouvrit les yeux avec surprise, mais ne tourna pas la tête, sachant qui était a côté d’elle.

Elle n’osait plus le regarder en face. Elle se souvint de se qu’elle avait pensé quand elle avait dit a Mickael de la laisser mourir, que Remus ne la regretterai pas et qu’il serait bien mieux sans elle. Après tout elle n’avait pas tort, qu’est ce qu’elle avait besoin de lui rajouter encore des problèmes ! Lucie entendit le bruit du rideau s’ouvrir, surement l’infirmière qui pestait contre le Gryffondor, puis elle parti. Et de nouveau un silence pesant s’installa. La jeune fille continua de se torturer les mains pour tenter de se détendre, une main chaude se plaça sous son menton, la forçant a tournée son visage vers lui. Elle ne résista pas mais garda ses yeux fermé, pour ne pas affronter son regard doré. Puis elle sentit les lèvres de Remus se poser doucement sur les siennes. Jamais il ne l’avait embrassé comme ça, jamais personne ne l’avait embrassé comme ça, et ça lui déchirait le cœur. Le baiser était doux, et semblait lui transmettre toute les émotions du jeune homme, trop d’émotions d’un coup avec les siennes. A travers ce baiser elle ressentait quelque chose qu’elle redoutait : il avait compris, il avait parfaitement compris ce qu’elle avait tenté de faire. Et pourtant elle ne regrettait pas ce geste, alors comment pouvait elle le regarder encore en face, elle se sentait petit à petit s’enfoncer de plus en plus profondément, et dans ses bras elle se sentait fragile, vulnérable.

Elle s’écarta doucement de lui, gardant au début son front chaud collé au sien pour reprendre son souffle, mais détourna une nouvelle fois la tête. Sa main droite était rouge a force de se faire « torturer » par la gauche. Une nouvelle fois dans la journée, la jeune fille se sentait défaillir, et les larmes lui brûler les yeux. Il n’aurait jamais du l’apprendre. Elle passa une main dans ses longs cheveux blonds, et replaça une mèche derrière son oreille, qui retomba tout de suite après. La douleur semblait lui bruler la gorge.

« Tu as compris hein…tu as deviné ce que j’ai… »
Sa voix se brisa une nouvelle fois, elle tenta de reprendre une respiration normale.

« Je suis désolée de t’infliger ça… tu comprends maintenant pourquoi je ne voulais pas te le dire… je suis bien plus tordue que le genre de fille qui te court après habituellement…je ne… »

Les mots restèrent coincés dans sa gorge, et elle soupira lassé, en se passant une main sur le visage.

« Seigneur pourquoi je t’ai dit ça… »

Elle enfouit son visage dans ses mains, comme pour échapper à la réalité.

« Seigneur pourquoi je t’ai dit ça… »

Remus rigola doucement tout en passant un bras autour de la jeune fille. D'une main distraite, il caressa les cheveux blonds de Lucie, et ferma ses yeux.

"- Tu ne devrais pas avoir honte de m'avoir dis ça, tu sais." dit-il, ses paupières toujours closes, un vague sourire plaqué sur ses lèvres. " Et pour ce qui est du genre de filles qui me courrent après...Je crois que je ne suis pas vraiment le genre de mec qui te courres après, en temps normal."

" En temps normal." Ah, parce que Remus est dans le genre "temps anormal"? Hum. Certes, il ne faisait pas dans le genre "être humain normal", loin de là. Mais...

Il fourra son visage dans le cou de Lucie, humant ce parfum si particulier qui se dégageait de la jeune fille. Elle n'avait pas le même parfum que lorsqu'ils s'étaient rencontrés. Elle sentait plutôt...la peur et le désespoir. Elle portait cette odeur particulière qu'avait ces gens lorsqu'ils tentaient de...Remus passa ces mots, préférant les éviter un instant. La peau de Lucie était moite, et Remus y trouva un peu de réconfort. Il posa ses lèvres brûlantes de fièvre - il ne se sentait jamais très bien à l'approche de la pleine Lune - sur le cou tendre de la jeune fille.

A cet instant précis, dans sa tête, alors qu'il avait encore les yeux fermés, l'esprit embrumé, il se vit planter ses canines pointues, goûtant à la chair tendre et parfumée que Lucie proposait. Il se vit bestial, caché sous cette fourrure, emporté par l'animal. Et il reçu une décharge puissante, qui lui aveugla les yeux.

Il était évident que la jeune fille n'avait rien vu. Mais Remus doutait que Lucie ne l'avait pas senti sursauter légerement. Il poussa un grognement, étouffé par le cou de Lucie. Il remonta doucement vers l'oreille de la Serdaigle, et d'une voix étrangement rauque, murmura:

"- Ne recommence jamais ce que tu as tenté de faire."

Il resta ainsi, la bouche à quelques centimètres de l'oreille, respirant doucement.