Se o vento sopra sem sentido
Si le vent souffle sans direction
As estrelas podem me guiar
Les étoiles peuvent me guider
Se eu não te tenho aqui comigo
Si je ne t'ai pas auprès de moi
Quando sonho eu posso encontrar
Quand je rêve je peux retrouver
Les yeux fermés. Il aurait tellement, tellement voulu que les choses restent ainsi pour toujours. Paisibles. Calmes. Les problèmes envolés. Non, définitivement. Il avait l'impression de rêver. De flotter, peut-être. La brise le décoiffait un peu plus à chaque seconde. Il rêvait, toujours. D'elle. Il pensait à elle.
Ses yeux s'ouvraient un instant, il levait la tête, fixait le firmament. Les étoiles... ses yeux. Il secoua la tête, revenant un moment à l'herbe fraîche du parc de Poudlard nocturne. Imbécile. Il fallait toujours qu'il y pense. Peu importe ce qu'il faisait, elle était là, ancrée. Et aucun moyen de se débarrasser de cette image qui ne quittait plus son esprit. Son sourire. Ses yeux. Ses lèvres. Son visage.
Comme s'il avait souhaité s'en débarrasser. Jamais.
Un bruissement dans les buissons. Ses oreilles se redressèrent soudainement, à l'affût. Ce n'était qu'un rongeur, évidemment. Pourquoi aurait-elle été là ? Il n'y avait aucune raison. Il était tard, il faisait frais. Espoir vain. Le pire, c'était de se dire que, si elle avait su qu'il était là, elle aurait eu encore moins l'envie de venir.
De toute façon, ce n'est pas comme si elle était très loin. Physiquement, peut-être. Mais elle était surtout là, en lui. Cette douleur.
Si elle avait eu seulement conscience de la douleur qu'il ressentait, est-ce qu'elle serait venue, ce soir ?
A liberdade sempre andou comigo
La liberté a toujours été à mes côtés
Nas esquinas de algum lugar
Dans les coins de quelque part
Mas o meu lugar é estar contigo
Mais ma place c'est près de toi
Eu não posso mais me controlar
Je ne peux plus me contrôler
Difficile à dire. Il n'avait jamais su interpréter ce qui pouvait bien se passer dans la tête de cette rousse compliquée. Il avait du mal à suivre. Il aurait voulu comprendre, mais impossible. Lily Evans était un mystère total pour lui.
Et c'en était cruel. Comment un sentiment aussi cruel pouvait-il lui donner autant d'espoir ?
Ce soir, il se sentait libre. Il n'y avait que ça comme moyen pour ressentir cette liberté. Comme une échappatoire. Car du matin au soir, cette liberté amie, fidèle, se faisait absente. Il n'était pas libre, non. Il n'était
plus libre, parce qu'il n'était pas à sa place. Ou à la place pour laquelle il aurait donné n'importe quoi en but d'y accéder. Sa place, celle où se trouvait son bonheur, où toutes ses émotions se retrouvaient prisonnières, c'était près d'elle.
Il l'imaginait dans ses bras. Sa peau, comment serait-ce de la caresser ? Comment serait-ce de la voir sourire rien que pour lui ? Il n'arrêtait pas d'y penser, c'en devenait insupportable. Il aurait voulu oublier ces images, ces rêves, ces espoirs confus et traîtres. Il ne pouvait pas. Il ne contrôlait plus son esprit qui, chaque fois qu'il en avait l'occasion, dérivait vers elle.
Pourtant, il restait encore bien vif dans son esprit, le « non » de cette après-midi. Un « non » de plus. En y repensant, il ne put s'empêcher de lâcher un semblant de rictus triste. Avec elle, c'était toujours non. Toujours jamais, et jamais toujours. Et c'était terriblement blessant.
Por mais que eu tente lhe dizer
Même si j'essaye sans cesse de te dire
O quanto eu sinto por você
Tout ce que je ressens pour toi
Como é possível não saber
Comment est-il possible de ne pas savoir
Que eu te quero
Que je t'aime
Un bruit. Un buisson craqua à nouveau devant lui. Assis dans l'herbe, il ignora le mouvement, jusqu'à ce que ses sens aigus lui informent d'une présence.
Oh, Merlin. Ça ne pourrait pas être... ?
Si, c'était bien elle. Son parfum. Il ne trompait pas.
Comme quoi, pensa-t-il avec ironie, si le destin existait, il se fichait royalement de lui. Parce qu'il n'était pas sûr de pouvoir supporter sa présence, ce soir.
Alors, il préféra ne rien dire. Ne pas se révéler. Il allait l'observer de loin. Il ne lui dirait rien. Elle ne saurait jamais.
Il se redressa sur ses quatre sabots. La curiosité était tout de même très pressante. Il voulait la voir. Un réflexe masochiste, impossible à contrôler, sans doute. Une habitude. Il avait souvent ce genre de réflexe, lorsqu'il s'agissait de la rouquine. Ainsi, voici Cornedrue se dirigeant à petit trot vers l'endroit d'où venait l'odeur enivrante du parfum de Lily.
Elle ne le verrait pas, de toute façon. Il ne se ferait pas repérer. Il voulait juste savoir ce que Lily Evans pouvait bien faire hors de son lit à cette heure-ci.
Et elle était là. Belle comme jamais. Il dût se contrôler pour ne pas se transformer et aller la voir immédiatement. Il voulait la toucher, la sentir, l'embrasser. Il voulait, mais ce n'était pas la première ni la dernière fois que ses envies totalement folles ne seraient pas comblées.
Não importa se estou sozinho
Peu importe si je suis tout seul
Eu não tenho como te esquecer
Il n'y a aucun moyen pour que je t'oublie
Vagando pelas ruas sem destino
Errant dans les rues sans destination
Se me perco me encontro em você
Si je me perds je me retrouve en toi
Cornedrue était imprudent. Elle ne cessait de le lui répéter, en plus, qu'elle détestait son imprudence, son indifférence face au danger. Son envie perpétuelle de mettre son amusement avant le reste. Là, ce n'était pas de l'amusement. C'était autre chose. C'était cette envie incontrôlable de la voir. Toujours est-il qu'il fut imprudent, s'approcha de trop près. Assez pour que la faible lueur de la lune décroissante l'illumine. Assez pour que les yeux émeraude de Lily Evans reluisent en sa direction, apeurée par un mouvement inconnu.
Il s'était fait avoir comme un jeune faon.
Il s'en voulut. Beaucoup. Elle n'aurait pas dû le voir. Elle aurait peut-être des soupçons. Au meilleur des cas, il lui ferait peur.
Mais maintenant qu'elle l'avait vu, il se demandait comment elle pouvait bien le percevoir. Sans doute comme un cerf solitaire et errant, égaré dans le parc l'espace d'un instant, cherchant à retrouver la forêt. Mais ce n'était pas la forêt qu'il cherchait. C'était elle. Elle et son doux regard qui le perdait.
Cornedrue la fixa. Elle allait partir, sans doute, elle ne voudrait jamais s'approcher, et c'était tant mieux. Elle devait partir. Qu'elle parte. Qu'elle le laisse seul, perdu, à penser à elle sans pouvoir trouver de solution à son chagrin.
Mais elle ne partait pas. Après un temps interminable à fixer l'animal, elle dût se résoudre à faire un pas en avant. Un autre. Un troisième. Bientôt, elle l'atteignit, l'allure lente, de façon à ne pas effrayer le cerf. Cornedrue, lui, ne savait que faire. Il était paralysé, et ses yeux ne la quittaient plus.
Elle ne devait pas s'approcher... il ne fallait pas...
Por mais que eu tente lhe dizer
Même si j'essaye sans cesse de te dire
O quanto eu sinto por você
Tout ce que je ressens pour toi
Como é possível não saber
Comment est-il possible de ne pas savoir
Que eu te quero
Que je t'aime
Pourtant, il voulait tellement !
Il n'avait toujours pas bougé, ni même respiré, lorsque la main délicate de Lily entra en contact avec son museau. Ses yeux se fermèrent. Son cœur accéléra ses battements. Sa fourrure se hérissa entièrement. Il pria juste pour que la pénombre ne lui laisse pas l'occasion de s'en apercevoir.
Un contact... depuis combien de temps espérait-il un moindre contact ? Un contact volontaire, s'entend. Il en avait assez, de voler ses baisers sans réponse. Les gifles ne comptaient pas non plus. Non. Il s'agissait d'une caresse. Amicale, c'est vrai. Mais c'était doux, et son corps s'inondait de chaleur à cette sensation sereine de plénitude.
Si elle avait su... si elle savait qu'en réalité, Cornedrue était James Potter, elle retirerait sa main avec dégoût, n'est-ce pas ? Douloureusement, Cornedrue se dégagea de la caresse. A quoi bon obtenir son affection, si elle était destinée à un animal errant et non à lui-même ? Il ne pouvait pas lui faire cela. Ni
se faire cela. Avoir et perdre, c'était la même chose que de n'avoir jamais eu. Il finirait sans. Il n'en souffrirait que plus.
Il n'avait plus qu'à aller se cacher parmi les arbres feuillus, en attendant son départ. Il entreprit d'ailleurs de se détourner d'elle, et de se diriger vers la Forêt Interdite, semblant si accueillante pour cette soirée de printemps.
« Cornedrue ! » appela la voix hésitante de Lily. « Ne pars pas... »
Por mais que eu tente lhe dizer
Même si j'essaye sans cesse de te dire
O quanto eu sinto por você
Tout ce que je ressens pour toi
Como é possível não saber
Comment est-il possible de ne pas savoir
Que eu te quero
Que je t'aime
Illusion. Rêve. Faux espoir. Il devenait fou. Il ne l'avait pas entendu, tout cela n'était qu'un délire de son esprit. Comment Lily Evans aurait-elle pu savoir qui était Cornedrue ?
Mais il ne put s'en empêcher. Il fallait qu'il se retourne. Il fallait qu'il la regarde. Il voulait être sûr, même s'il savait que c'était absurde. Cornedrue espérait trop. Sa plus grande qualité comme son plus grand défaut.
Il allait effectivement conclure qu'il avait rêvé et poursuivre son chemin, lorsqu'elle insista. « Cornedrue, s'il te plaît, reste. Pardonne-moi. »
Il n'était qu'à un mètre d'elle. Ses yeux scrutaient profondément ceux de son aimée, en quête de vérité. Avait-il bien entendu ? S'il n'avait pas vu ses lèvres rosées se mouvoir, il n'aurait pas osé y croire.
« James, » murmura-t-elle. « Reste avec moi. »
Cornedrue disparut. A sa place, James Potter venait de prendre forme.
« Lily... » chuchota-t-il en réponse.
Elle ne sembla pas étonnée. Elle n'eut qu'un sourire. Un sourire rien que pour lui. Aux anges. James était aux anges. Elle lui avait souris, volontairement !
Sous la clarté obscure de la lune décroissante, les deux silhouettes s'enlacèrent, semblant ne former plus qu'une ombre, dans une étreinte silencieuse. Parce que les mots n'étaient plus nécessaires. Les étoiles parlaient pour eux.
Como é possível não saber que eu te quero... ?
Comment est-il possible de ne pas savoir que je t'aime... ?