Fishmoilapaix !!

"Pas possible, ça !" râla la blondinette.

Elle claqua violemment la porte et souffla de toute la force de ses poumons, imitant à la perfection le bruit de la rafale de vent. Elle ignorait elle-même pourquoi elle était aussi irritable en ce moment, mais c'était un fait, et elle envoyer bouler quiconque ne s'appellait pas Lily ou Marlène. Et encore c'était à prouver. La mine boudeuse, elle se laissa choir sur une chaise en bois qu'elle trouva confortable et tapota du bout des ongles la table miteuse aux multiples inscriptions. Puis elle adopta une mine boudeuse et coupable. Elle venait de se montrer particulièrement méchante avec un groupe d'élèves de première année sous le seul prétexte qu'elle n'était pas d'humeur à leur indiquer où était cette maudite bibliothèque, et la malheureuse fillette qui lui avait posé la question avec un sourire candide et plein de confiance l'avait ensuite dévisagée avec horreur et s'était enfuie en courant sans demander son reste, ses amis la suivant aussitôt.

"Et puis qu'est-ce qu'ils ont tous ces serdaigles avec la bibli ? franchement !"

Sa propre voix résonna en écho dans l'immensité vide de la salle et elle embrassa la pièce d'un oeil morne. La lumière transperçait difficilement le nuage de poussière qui semblait avoir pris définitivement ses aises dans cette salle de classe abandonnée et Alice se mit à laisser son imagination vagabonder. Peut-être était-elle maudite ? C'était une ancienne salle d'enchantements et un sortilège avait mal tourné : un nuage de poussière couleur moutarde avait pris possession des lieux et s'était étendu à tout le couloir, empoisonnant les élèves. Certains eurent de terribles maux de ventre, d'autre encore furent envoyés dans des dimensions inconnues et revinrent Merlin seul sait comment, en profond état de choc. Personne ne parvint jamais à savoir ce qui leur était arrivé.

Et puis un jour, Bladdox le Barbu, un guerrier fort et courageux d'un mètre zéro centimètres vint en aide au personnel de l'école. Il était évident que c'était un maléfice de l'infame empereur Zorg, ennemi juré de l'alliance sidérale, aussi fit-il venir l'armée des Leprechauns pour conjurer le maléfice en psalmodiant des incantations russes. Heureusement, tout rentra dans l'ordre et plus jamais personne ne parla de ce facheux malentendu. Une fête fut donnée en l'honneur de Bladdox, un banquet qui dura trois jours et trois nuits, puis le héros repartit dans sa lointaine contrée.

"Hoy !" s'exclama Alice en levant une choppe invisible en l'honneur de Bladdox.

Elle éternua bruyamment et se leva de sa chaise pour ouvrir une fenêtre. C'est alors qu'elle apperçut pourquoi sa chaise était si confortable : une imposante couche de poussière lui servait de coussin.

"C'est dégueulasse !" ne put-elle s'empêcher de s'écrier en se tapotant les fesses d'ou s'échappa un nouveau nuage de poussière blanche.

Elle cessa de se taper trop fort, parce que ça faisait mal quand même, et se contenta de se frotter d'un geste lent, le regard perdu, cherchant pourquoi elle se sentait si mal en ce moment. Peut-être le fait d'entamer sa dernière année, peut-être que ses proches lui manquaient.

*Non. C'est pas ça.* se répondit-elle.

Elle sentait tout simplement que quelque chose de monstrueux allait lui tomber sur la figure et elle ignorait quoi. Soupirant d'un air résigné, elle tourna la tête vers la porte et se figea. Y'avait un gens, qui était entré, et qui lui lançait un regard étrange. Alice rougit aussitôt et retira ses mains pour les placer de part et d'autre de sa tête comme si son interlocuteur pointait une arme sur elle. Non c'est pas vrai, elle se frottait pas les fesses !

Elena s’avança d’un pas décidé vers les salles presque abandonnée du château. Elle ne supportait pas de travailler a la bibliothèque, tout le monde la dévisageai sans cesse a cause des rumeurs sur son passé, et le contraste avec son physique plus que provocant et avantageux. Elle replaça son sac sur son épaule, et poussa la première porte de la première salle. Elle ne fit pas attention de voir si oui ou non il y avait quelqu’un.

Elle tira une chaise, passa sa main dessus pour retirer toute la poussière, et s’assit. Elle souffla sur sa table pour retirer les residus du temps, et posa ses affaires sans faire un bruit. Elle sortit ensuite plusieurs livres, une plume, un encrier, et une autre livre qui était emballé dans une enveloppe en carton. Elle déchira doucement l’ouverture, et le sortit avec soin. Le livre était noir, entièrement noir, avec seulement la tranche d’un doré presque étincellant. Elle savait que ce genre de livre était illégal dans l’enceinte de l’école, mais il appartenait a sa famille, et elle essayait depuis maintenant 5 ans de savoir exactement qui elle était, et ce que lui avait fait ses parents en réalité.

Elle commença a l’ouvrir avec précaution, quand un mal de tête fulgurant lui traversa les tempes avec violence. Elle se prit prestement la tête entre ses mains, serra et ferma durement les yeux. Une multitude de flash l’assénaient de coups violents, et elle ne put retenir un gémissement. D’abord du noir, puis du sang, puis un rire, puis tout devient blanc comme dans une pièce sans meubles, elle se voit a l’âge de 12 ans en train de se jeter contre ces murs blancs, et des medecins venir la tenir de force pour lui faire une piqûre. Puis les hurlements s’arrêtent en même temps que la douleur. Elena retira doucement ses mains qui serra fortement son crâne, et ouvrit doucement les yeux. Ces flashs n’étaient pas nouveau, en faite ils duraient depuis 6 ans, mais étaient de plus en plus violent. Le serpentard pris d’une main tremblante une boite dans son sac et en sortit 3 petits comprimés blancs, elle les avala d’une traite, et poussa un soupire a fendre l’âme. C’est là qu’elle sortit de son monde et s’aperçut qu’il y avait quelqu’un dans la pièce, elle ne l’avait même pas entendu. Instinctivement elle la fusilla du regard, et posa son sa au sol dans un bruit sourd.

« tu es là depuis longtemps ? »

Les mains toujours en l'air, Alice suivit du regard les mouvements de cette jeune femme qu'elle ne connaissait pas, elle en était sûre. Mais elle ne semblait même pas l'avoir remarqué et s'installa à une table avant de sortir diverses fournitures scolaires. Intriguée, la blondinette croisa les bras, sourcils légèrement fronçés, se demandant comment cette belle brune pouvait ne pas remarquer la présence d'une autre personne dans la salle. Oh bien sûr, il arrivait d'être momentanément dans la lune, mais à ce point quand même... ou peut-être le faisait-elle exprès ?

Le regard d'Alice la détailla mieux, malgré la pénombre. Elle était terriblement belle. Si elle avait du la comparer à quelqu'un, c'aurait été Bellatrix Black. Malgré les crimes qu'elle commettait et l'aversion de Sirius pour sa famille, Alice ne pouvait s'empêcher de lui trouver cette beauté épineuse et dangereuse, et la nouvelle venue lui inspirait le même genre de sentiment. Elle était douée d'une grâce et d'un port altier visiblement naturels mais non moins impressionnants, et son visage hautain à l'expression légèrement méprisante ne lui retirait en rien la beauté et la finesse de ses traits. Oui, Alice était tout simplement impressionnée. Tant et si bien qu'elle en oublia de parler. Comment avait-elle fait pour ne pas remarquer sa présence, même à la Cérémonie de la Répartition ?

Puis un vague souvenir de commérages lui revint en mémoire. Lorsqu'elle s'était rendue dans son dortoir à la fin du banquet, elle avait entendu plusieurs élèves chuchoter, comme si personne ne devait les entendre, que "la nouvelle fait peur, non ? elle a l'air si méchante !"
Cela ne pouvait être qu'elle. Mais elle ne faisait pas peur, elle imposait le respect, c'était différent. Miss Weather baissa le regard sur son blason et ne fut pas surprise d'y recconaître le symbole de Serpentard. Comme ils devaient se ragaillardir de la venue d'une telle recrue !

Se décidant enfin à ouvrir la bouche pour annoncer sa présence, elle fut cependant coupée dans son élan : la serpentarde venait de se prendre la tête dans les mains, visiblement en proie à une douleur fulgurante, et son faible gémissement fut porté par le silence de la salle. Alice ne savait pas quoi faire. Elle pouvait prendre mal le fait qu'elle veuille lui apporter son aide, vu sa maison, mais elle ne voulait pas non plus rester les bras croisés. Finallement, elle s'avança de quelques rangées mais la jeune femme relâcha son étreinte avec la respiration plus accélérée. Elle tira alors de son sac une boite de médicaments et en avala trois comprimés qui semblèrent la soulager, vu le soupir qu'elle s'autorisa à lâcher.

Et ce fut à ce moment qu'elle la remarqua. Son regard se durcit, et cela n'étonna Alice qu'à moitié. Elle aussi serait furieuse qu'on l'aie surprise dans cet état, mais quelque chose lui laissait croire que sa camarade ne serait pas simplement furieuse. Sa voix claqua comme un fouet, donnant raison au pressentiment de Miss Weather qui répondit le plus calmement possible, sans animosité parce qu'il fallait pas attiser sa fureur non plus :

"Si par longtemps tu entends avant toi, alors oui, je suis là depuis longtemps."

Elle décida qu'il serait mal pris qu'elle pose des questions sur sa santé, aussi après quelques secondes de silence, elle repris :

"Je ne t'ai encore jamais vue dans l'école, tu poursuit ta scolarité ici ? Je m'appelle Alice Weather."

"Si par longtemps tu entends avant toi, alors oui, je suis là depuis longtemps."

Elena se rendit compte qu’elle ne l’avait même pas remarqué, trop prit dans son livre et ses flashs back. Elle le regretta cependant, même si des rumeurs couraient, personne ne savaient réellement ce qu’elle avait fait quand elle a eut 11 ans, et si ils le savaient, elle n’osait même pas imaginer comme ils la traiteraient, déjà qu’elle n’avait aucun amis. En voyant le ton calme qu’adoptait la…Gryffondor ?! Bien sur une Gryffondor, forcément, seul ces derniers ont le sens de la compassion et de l’intérêt de l’autre…les serpentards eux ne pensent qu’a leur petite personne, mais ce n’était pas vraiment pour cette raison qu’elle avait été envoyé las-ba…elle se radoucit, mais garda tout de même son regard de glace, après tout si la jeune fille l’avait vu durant ses visions, elle devait se tenir sur ses gardes, seul quelque personnes connaissaient l’existence de ces flashs.

Elle regarda la jeune fille, Alice Weather apparemment. Elle se souvenait d’elle. Lena l’avait croisé une fois ou deux avec ses deux amies, Lily, la rouquine coqueluche de l’école, et son bras droit, Marlene. Mais dans ses souvenirs la jeune fille était brune, et là elle était blonde…bien que depuis 6 ans la serpentard ne se fiait plus vraiment a sa mémoire. Le blond lui allait mieux, cela adoucissait ses traits, et la rendait plus douce, plus fraiche. En total contraste avec le visage froid et dur d’Elena. Cette dernière ne remettait jamais en cause son pouvoir de séduction, mais elle se sentait froide à côté de la Gryffondor. La deuxième question d’Alice la refroidit toute fois, et un sourire s’étira sur ses lèvres pulpeuses.

Elle souriait alors que ça lui rappelait une partie de sa vie, que quiconque aurait voulut effacer pour de bon. Quand elle eut 12ans, elle sortit enfin de l’hôpital psychiatrique dans lequel elle était depuis 1 an. C’est le proviseur en personne qui était venu la chercher, a cette époque la jeune fille était complètement droguée et sur une autre planète. Il l’avait ramené à Poudlard, et l’avait emmené dans son bureau.

Bien sur elle avait 1 an de retard par rapport au autres, et elle avait raté la cérémonie de répartition, il lui avait donc mis le choixpeaux dans son bureau, à l’ abri des regards indiscrets. Le verdict était tombé à peine 2 secondes après que le chapeau soit sur sa tête : Serpenatard. Le proviseur avait tressaillit, et avait attendu que toutes les drogues de son organismes soient partis pour lui expliquer ce qui s’était passé ces 12 années. Elle avait massacré ses parents pendant une nuit de folie, a seulement 11ans ! Seule une détraquée mentale pouvait faire ça. Même les camarades de sa maison avaient peu d’elle, et les Serpentards n’ont d’ordinaire peur de personne !

Elle n’était pas passé inaperçue a son arrivée. Et ça lui faisait du bien de rencontrer enfin une personne qui ne semblait pas savoir qui elle était. Son sourire s’étira, et pourtant il ne contenait aucune chaleur. Elle s’installa plus confortablement sur sa chaise, et détailla de nouveau la jeune fille.

« C’est normal, je n’ai pas subit l’éternel cérémonie de répartition, je suis arrivée quand j’avais 12ans, au lieu de 11. Et je compte bien finir ma scolarité ici ! Je m’appelle Elena Lovato. Je peux savoir ce qu’une Gryffondor, seule de surcroit, fait dans une salle de classe abandonnée et poussiéreuse ? »

Alice prit également place sur une chaise qu'elle installa au milieu d'une rangée pour rester face à Elena et l'écouta se présenter. Alors elle faillit ouvrir grand la bouche lorsqu'elle entendit que sa camarade était à Poudlard depuis le début. Comment avait-elle fait pour ne pas la remarquer avant ? C'était incroyable, ça quand même !

*Je passe pour une buse*

Le choc était tel qu'il lui fallut quelques secondes pour comprendre qu'Elena lui avait posé une question.

"Euh !" bafouilla t-elle en regardant autour d'elle comme si la réponse allait tomber d'elle-même. "A vrai dire j'en sais rien. Je me suis énervée contre des serdaigles et j'ai poussé la première porte que j'ai vu. J'aurais pû trouver plus propre, c'est vrai..." songea t-elle en dessinant du bout du doigt sur une table proche d'elle.

Elle frotta son index contre son pouce pour faire une boule de la poussière qu'elle avait receuilli sur son doigt et l'envoya valser loin d'elles deux. Puis n'y tenant plus, elle soupira et lança à la serpentarde un regard honteux.

"Je suis vraiment désolée de t'avoir posé une question aussi stupide, je ne savais pas du tout que tu étais là depuis le début. C'est bizarre que je ne t'aie jamais vu dans les couloirs ou même à table, franchement je comprends pas. Mais bon. Cet oubli est réparé. Tu viens souvent ici ?" demanda t-elle à son tour avec un demi-sourire.

Les elfes de maisons devaient vraiment être occupés pour laisser une salle dans cet état. Ou alors le directeur ne voyait pas l'intéret de les entretenir ? Non, ce n'était pas dans ses habitudes. Alice toussa. Malgré la fenêtre ouverte, l'air ne semblait pas vouloir remplacer la poussière.

Elena regarda la jeune Gryffondor s’asseoir face à elle. La serpentard ne broncha pas, mais le regarda fixement sur ses gardes, en serra de toute ses forces son livre jusqu'à que ses articulations blanchissent sous l’effort. Alice n’avait pas l’air de se remettre du faite qu’elle ne l’ait jamais vu auparavant, c’est vrai qu’elle était le genre de fille qu’on n’oublie pas, mais elle était aussi le genre de personne difficile a croiser au détour d’un couloir.

Lena regarda la jeune fille blonde lui bafouiller le pourquoi du comment elle s’était retrouver dans cette pièce. C’est vrai que de la part d’une Gryffondor, trainé ici, et de surcroit avec elle, pouvait être mal vu. En revanche pour une serpentard de la trempe d’Elena, c’était tout à fait normal de trainer ici. Surtout pour elle. La jeune fille s’étonna toutefois des excuses que la blondinette lui servait, elle devait vraiment faire peur au gens pour qu’il s’excuse sans arrêt ! Bon en faite même elle avait de son reflet mais bon…elle pencha la tête sur le côté et continua de transpercer la Gryffondor avec son regard bleu lagon.

« Je ne traine jamais dans les salles communes, ou la grande salle, je ne supporte pas d’être entouré de monde, c’est pour cette raison que tu ne m’as jamais vu, je traine souvent dans des pièces comme celle là pour éviter la foule…être entouré me provoque des…crises. »

Elle lui fit un sourire, presque pervers. Les crises dont elle parlait, mieux valait que personne ne se trouve dans les parages quand cela arrivait ! De plus si elle venait ici, se n’était pas seulement pat plaisir, c’était également par besoin. Elle avait besoin d’évacuer, et le proviseur lui avait interdit d’aller dans ses salles bombées comme la grande salle, par mesure de sécurité. Elle devait donc venir ici, et se défouler, tenté de se métriser en réalité. L’année dernière elle avait faillit retourner a l’hôpital, son chez elle un peu, parce qu’elle avait agressé un garçon dans la forêt. Les professeurs étaient arrivés juste à temps, apparemment la jeune fille se trouvait dans un état second, et rigolait, du sang coulait de son nez et elle refusait que quelqu’un la touche.

Lena reporta son attention sur la jeune fille, se demandant vraiment pourquoi une Gryffondor était seul a cette heure de la journée, apres tout les Gryffi se déplaçaient toujours en bande, comme des troupeaux de montons, et là, une brebis c’est égaré. C’est très dangereux de venir s’enfermer dans une salle avec le loup.

« Tu ne devrais pas rester ici, c’est dangereux. »

Alice hocha la tête d'un air absent en écoutant Lena raconter qu'elle préférait le calme des salles abandonnées à la foule. Cela se comprenait, surtout si la foule était composée d'ados stupides et puérils, le genre qui se moquaient de tout et tout le monde. Ben ouais, c'est l'âge.

Le regard d'Alice s'assombrit. Elle avait le sentiment de devenir de moins en moins tolérante face à la jeunesse d'esprit et l'immaturité des plus jeunes. Etait-ce de la jalousie ? Non, elle ne le pensait pas. Peut-être une trop grande prise de conscience du rôle qui allait lui incomber à sa sortie de l'école, ce que tout le monde semblait avoir oublié en ces temps sombre : devoir se défendre contre le mal qui prenait racine depuis quelques temps. Avait-on besoin de le nommer ?

Pour en revenir à son interlocutrice, peut-être avait-elle une forme de phobie des personnes ? Evidemment qu'il ne lui venait pas à l'esprit que ce qu'elle appellait crise pouvait signifier danger, qui penserait ça ? Certainement pas elle, et c'était peut-être un de ses plus gros défauts : elle ne voyait jamais le mal et cherchait toujours une part de bon dans les méchants.

Jettant un regard à Elena, elle retint un frisson devant le sourire qu'elle lui lançait. Elle trouvait que cette fille était étrange, elle n'inspirait pas confiance, sans pour autant être effrayante. Pas pour elle, tout du moins. Mais Alice avait le sentiment qu'elle avait du mal à être sincère et à montrer ses réels sentiments ou émotions. Après, peut-être se trompait-elle, peut-être souriait-elle toujours de cette manière. Beaucoup de Serpentard étaient étranges.

"Tu ne devrais pas rester ici, c'est dangereux"

Non, là, elle faisait carrément froid dans le dos, il fallait absolument changer de sujet. Alors elle posa son regard sur le livre qu'elle tenait étroitement serré entre ses mains... il n'était peut-être pas très judicieux de s'intéresser à ses affaires, ça ferait curieux, mais ce n'était qu'un livre non ? Si elle tournait la question innocemment, peut-être parleraient-elle études. Alors la blonde se lança, et claironna :

"Oh, un livre. Des devoirs ou lecture personnelle ?"

C'était léger comme sujet, mais cette salle était décidément trop vide.

Alice ne semblait pas comprendre ce qu’Elena entendait par « crises », et ne semblait pas non plus se rendre compte du danger qui planait au dessus d’elle à rester enfermer dans une salle, seule, avec Elena Lovato. C’était une sorte de suicide. Au lieu de ça, la Gryffondor continua de la détailler des pieds a la tête, comme ci elle tentait de la déchiffrer. Elle ne prit même son conseille en compte, et préféra changer de sujet, grossière erreur ! La serpentard étira son sourire. Quand la jeune fille lui demanda ce qu’était son livre, elle resserra son étreinte autour, comme ci elle avait voulu l’exploser entre ses doigts et le réduire a l’état de poussière.

« C’est un travail personnel que j’ai à finir. »

Et c’était peut dire ! Elle avait retrouvé ce bouquin dans la cave, sous une partie du corps de sa mère. En réalité il n’y avait que son bras, et le livre était resté dans sa main, elle devait surement l’avoir quand leur chère et tendre fille de 11 ans est venue leur ôter la vie. Lena cherchait donc a savoir ce que ce livre avait de si spécial, mise a part le faite que c’était de la magie noir et que ce livre était formellement interdit dans l’enceinte de l’école. Cependant le faite que la Gryffondor y prête attention la gênait un peu, mais elle ne le montra pas, se contentant de sourire.

Puis une barre vint a nouveau se former au niveau de son crâne, elle se massa les tempes, en proie a nouvelles visions, si ça lui arrivait devant la jeune fille, elle se douterait de quelque chose ! Elena vit donc semblant de laisser tomber son livre, et se pencha sous la table pour le ramasser. Les flashs ne se firent pas attendre, ils l’assénaient de nombreux coups violents a la tête ; des cris, du sang, un cercle, des hommes en noirs, elle se jetant contre les murs de sa chambre ; plus rien.

Elle rouvrit brusquement les yeux en sentant un liquide chaud lui couler sur les lèvres. La jeune fille porta un doigt à son nez ; elle saignait. C’était la première fois que cela se produisait, jamais ça n’avait été au point de la faire saigner du nez. Si ça continuait, ses visions allaient finir par la tuer avant même qu’elle n’ait su pourquoi elle les avait. La serpentard se redressa doucement, gardant une main sur son nez, et attrapa un mouchoir dans son sac, puis ses cachets. Elle ne fit pas attention à la Gryffondor, se contenta d’essuyer le sang et de prendre ses cachets une nouvelle fois.

« C’est la chaleur qui me fait saigner du nez »

Répondit-elle à la question muette de la Gryffondor, même si elle savait qu’elle n’était pas dupe et qu’elle n’y croirait pas une seule seconde. Surtout que dans la pièce il était loin de faire chaud avec la fenêtre ouverte !